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Conférence
Le 20 avril à 19h

Rencontre avec Carsten Rahbek

À l’occasion de la dernière semaine de présentation de l’installation Tropeaolum dans la Rotonde du musée, l’artiste Danh Vo invite le scientifique de renommée mondiale et Professeur en biodiversité danois Carsten Rahbek, dont les recherches ont nourri son travail plastique.

Au cours de cette rencontre, Carsten Rahbek,  directeur du Centre pour la macroécologie, l'évolution et le climat à l'université de Copenhague partage ses recherches sur la biodiversité, et s’interroge : l'extinction massive des espèces est-elle pire que le changement climatique ?

Qu'est-ce que la sixième période d'extinction massive ? Pourquoi risquons-nous de perdre à jamais un million d'espèces ? Quelles sont les causes de la crise de la biodiversité ? Pourquoi devrions-nous nous en préoccuper ? Pourquoi ce problème pourrait-il être encore plus grave que le changement climatique ?

A l’aube d’une sixième extinction de masse – résultat d’une compétition pour les ressources entre une espèce de la planète - l'homme - et toutes les autres – Carsten Rahbek constate que ce processus d'extinction est principalement dû à la dégradation de l'habitat, dont l'effet sur la biodiversité est aggravé par le changement climatique en cours. La crise de la biodiversité - c'est-à-dire la perte rapide d'espèces et la dégradation rapide des écosystèmes - est considérée comme une menace plus importante que le changement climatique mondial pour la stabilité et l'avenir prospère de l'humanité sur Terre. 

Pour faire face à cette crise, l'Union européenne a lancé une nouvelle stratégie en faveur de la biodiversité et le monde a adopté en décembre dernier un accord mondial sur la biodiversité qui, s'il était mis en œuvre avec succès, transformerait nos sociétés. 

Au sein de la Rotonde et pour l'exposition Avant l’orage, Danh Vo présente Tropeaolum , installation où des troncs et branches d’arbres foudroyés sont soutenues par des étais de bois. Elle suit cependant une temporalité particulière, rien n’y meurt jamais vraiment, et les possibilités de survivance et de mutation demeurent. L’œuvre puise ses racines dans la vie que Danh Vo mène, depuis 2017, dans son atelier-ferme à Güldenhof, près de Berlin. L’artiste a été transformé par cette nouvelle relation à la «nature», au jardin, à la Terre. Fleurs, champignons, mousses, arbres, interactions végétales, sont devenus des éléments présents dans son travail.  A la fin de l’exposition, Tropeaolum devient jardin en mouvement et se déplace à Stubbekøbing, au Danemark, ville où Danh Vo vit en partie. Avec un groupe de passionnés, dont fait partie Carsten Rahbek, il réfléchit à investir les parcelles abandonnées du port de la ville, hangars et silos, et les transformer en lieux de vie et d’apprentissage.

Avec une courte introduction de Danh Vo et de Caroline Bourgeois, conservatrice senior auprès de la collection et commissaire de l’installation Tropeaolum.

L’événement se tient en anglais, avec traduction française simultanée. 

Carsten Rahbek est professeur de biologie et directeur du Centre pour la macroécologie, l'évolution et le climat à l'université de Copenhague. Il est également titulaire de quatre postes de professeur au Danemark, au Royaume-Uni et en Chine. Scientifique de premier plan au niveau mondial, il fait partie des chercheurs les plus cités au monde dans le domaine de la macroécologie – approche à large échelle spatiale de l'écologie. Les recherches de Carsten Rahbek portent sur le climat, l’économie la santé humaine, et particulièrement sur les facteurs qui déterminent la répartition et la diversité de la vie sur Terre. Il a reçu le prix annuel de la recherche en sciences naturelles décerné par l'Association danoise des masters et des doctorats (2019), le prix annuel Villum Kann Rasmussen pour la recherche technique et scientifique (2012) et le prix du chercheur d'élite du Conseil danois pour la recherche indépendante (2010). En 2020, il a été fait chevalier par la maison royale danoise et a reçu l'ordre du Dannebrog.

Danh Vo appréhende le monde en archiviste. Ses installations, croisant histoire personnelle et mémoire collective, explorent les processus de construction des identités, des héritages et des valeurs culturelles. De son départ du Vietnam à quatre ans pour le Danemark à son orientation sexuelle, les expériences personnelles et familiales de Danh Vo constituent les principales ressources de sa création artistique. À travers un collectionnisme rigoureux, il rassemble photographies, souvenirs, fragments, objets et témoignages de sa vie personnelle. En résultent des installations où chaque objet prend sens, questionnant nos représentations de l’identité et de l’histoire. Danh Vo est diplômé de la Royal Danish Academy of Fine Arts et de la Städelschule de Francfort. Plusieurs expositions d’envergure internationale ont été consacrées à son travail. Artiste dont certaines œuvres sont conservées au sein de la Collection Pinault, Danh Vo a également été le co-commissaire, avec Caroline Bourgeois, de l’exposition «Slip of the Tongue» à Punta della Dogana (2015-2016).