Portrait Jean-Luc Moulène (2005). Photo : © Florian Kleinefenn.
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Conférence
Le 12 novembre

Cycle L’artiste présente — Jean-Luc Moulène présente Michel Journiac

Pour cette troisième édition de « L’artiste présente », Jean-Luc Moulène, plasticien français, a été invité à partager avec le public et commenter tout l’œuvre et les œuvres de Michel Journiac. 

Conçu en hommage aux célèbres conférences « Artists on Artists » de la Dia Art Foundation, ce cycle de rencontres invite un artiste à partager son point de vue, son regard, sur l’oeuvre d’un autre artiste exposé à la Bourse de Commerce — Pinault Collection. 

Né à Paris en 1935 et mort en 1995, Michel Journiac est l’un des inventeurs de l’art corporel. Il entre de manière provocatrice dans le monde de l’art avec sa Messe pour un corps (1969), distribuant de fausses hosties faites de boudin réalisé avec son propre sang. Ses œuvres et ses actions visent à renverser les rituels conditionnant les corps en objets modelables à souhait par la société. Militant contre la peine de mort, il construit une réplique de la guillotine, propose de transformer notre corps en œuvre d’art post-mortem, se travestit pour vivre une journée de la vie d’une femme. 24 heures de la vie d’une femme ordinaire (1974) fait un usage novateur de l’image photographique. Divisée en deux sous-séries, Réalités et Phantasmes, l’œuvre rend compte d’une « action photographique » : passer une journée entière travesti en femme à accomplir ses tâches quotidiennes. Jouant de l’esthétique du roman-photo, la première série montre une bourgeoise qui s’émancipe par le travail, tout en s’astreignant aux tâches ménagères. La seconde donne à voir les « phantasmes » que cette « femme ordinaire » peut nourrir dans le secret de son quotidien. Parodiant les clichés véhiculés par les médias, Journiac surjoue les gestes banals, symboles de l’asservissement social des femmes. 

Jean-Luc Moulène

Né à Reims, Jean-Luc Moulène vit et travaille à Paris. Sa critique radicale des représentations esthétisantes s’est longtemps exprimée principalement par la photographie, mais c’est aujourd’hui via la tension entre corps et objet que ses œuvres interrogent les rapports entre espace commun et espace individuel. Ses récentes expositions personnelles ont eu lieu à la Fondation Hermès à Bruxelles en 2018, à la Sécession à Vienne en 2017, au Centre Pompidou à Paris en 2016 et à la Villa Médicis à Rome en 2015. Il a aussi notamment participé à la Biennale de Taipei en 2016, à la Biennale internationale du design de Saint-Étienne en 2015, à la Biennale de Busan en 2014, à la Biennale de Venise en 2003, à celle de São Paulo en 2002 et à la documenta X à Cassel en 1997, et ses œuvres ont été présentées à la Punta della Dogana à l’occasion des expositions « Accrochage » en 2016 et « Slip of the Tongue » en 2015.