Le billet donne accès à l’Exposition « Minimal » après la performance.
À l’occasion de l’exposition « Minimal », la Bourse de Commerce présente une activation exceptionnelle de l’œuvre Serie DW de l’artiste allemande Charlotte Posenenske (1930-1985), au cours de laquelle ses sculptures sont assemblées en direct sur la scène de l’Auditorium, à partir de modules en carton ondulé. La performance est suivie d’une projection de son film Monotonie ist schön (1968).
Programme
· 18h30 : Serie DW (performance)
· 19h15 : Monotonie ist schön (projection)
Dans les années 1960 en Allemagne, Charlotte Posenenske déploie une œuvre fulgurante, bousculant les notions d’auteur et de propriété. En 1967, elle conçoit deux séries de sculpture, Vierkantrohre Serie D et Serie DW – la première en tôle d’acier galvanisé, la seconde en carton ondulé – chacune composée de plusieurs éléments modulaires aux formes géométriques standardisées ; tube carrés ou rectangulaires, éléments d’angle et de transition. Pensées comme des prototypes pour une production industrielle infinie, ces sculptures offrent un potentiel illimité de combinaisons.
Les œuvres sont ensuite vendues au prix de leur coût de production, et leur assemblage laissé libre à ceux qui les achètent ou les présentent – le « consommateur », comme les qualifie Charlotte Posenenske. A la fin des années 1960, son projet est largement exposé en Europe et activé à plusieurs reprises devant public. Chaque installation devient une performance de fabrication et de transformation, où le sens émerge de la négociation spatiale et de la collaboration. Elle décide néanmoins en 1968, à 38 ans, de se retirer du monde de l’art, n’y voyant plus de potentiel de changement social, et se consacre à un doctorat en sociologie du travail industrialisé.
Monotonie ist schön (1968).
Charlotte Posenenske, Peter Roehr. Film couleur. 14 minutes et 22 secondes.
Le film Monotonie ist schön (La monotonie est belle) rassemble des images d’un voyage à travers les Pays-Bas. Filmé avec Peter Roehr depuis une voiture en mouvement, le paysage apparaît monotone : un rythme constant se dessine entre eaux, champs et arbres, ponctué seulement par des pylônes électriques, des ponts et des routes. Cette acceptation de la « monotonie » renvoie à l’œuvre de Charlotte Posenenske, où régularité et répétition traversent son processus de création. Le film invite à contempler la beauté qui émerge de la répétition, de la sérialité et du passage implacable du temps.
Charlotte Posenenske, Monotonie ist schön (Monotony is Nice), 1968 © Mehdi Chouakri Berlin / Archiv Charlotte Posenenske, Berlin
Après la performance, l’installation Serie DW est visible dans l’Auditorium dans le cadre de l’Exposition Minimal, les samedi 22 et dimanche 23 novembre.