Ali Cherri

Marqué personnellement par la guerre civile au Liban et aujourd’hui par les conflits persistants dans la région, Ali Cherri redonne vie à des artefacts (objets et fragments de différentes cultures et époques) ou invente des personnages, témoins malgré eux de ces affrontements.
En investissant les vitrines - dispositif muséal par excellence - et la circularité de la Bourse de Commerce, son œuvre se réfère au cinéma et à ses vingt-quatre images par seconde : flashes fantomatiques entre le réel et la fiction, le passé et le présent.
Hybridant des trouvailles archéologiques avec ses propres créations, l’artiste donne naissance à des chimères dans un demi-sommeil, nous invitant à réfléchir aux manipulations d’artefacts (spoliations, trafics, appropriations) et à leurs conséquences, par exemple la perte de sens. « Les greffes que j’opère dans ma série de sculptures sont une forme de solidarité entre des corps brisés, fragmentés, violentés, qui, en se soudant, créent une communauté » explique Ali Cherri. Ali Cherri puise également son inspiration dans le film surréaliste Le Sang d’un poète de Jean Cocteau (1930), et dépose les phrases calligraphiées issues du scénario sur les fonds des vitrines, les faisant ainsi devenir le symbole du passage d’un monde à l’autre.
Commissariat: Jean-Marie Gallais, conservateur, Pinault Collection
Cette installation est présentée dans le cadre de l'exposition « Corps et âmes »