2016 Pierre Daix Prize

Fréchuret

2016 Pierre Daix Prize

The 2016 Pierre Daix Prize was awarded to Maurice Fréchuret for his work “Effacer. Paradoxe d’un Geste Artistique” [Erasing. A Paradoxical Artistic Gesture], published by Les Presses du Réel.

Maurice Fréchuret
Effacer

The jury was impressed by the originality of Fréchuret’s approach, contributing a new reading of the notion of “erasure” as an artistic gesture. The prize honors Fréchuret’s long career as art historian, curator, and museum director, while also saluting the work of Les Presses du Réel, a French independent publishing house founded in 1992 by Xavier Douroux and Franck Gautherot.

Incipit — Erasing, in art, is a process of correction or modification. Commonly associated with remorse, erasure can express a blunder or a mistake, designating the work as weak or inadequate. In politics or advertising, erasure is undeniably tied to lies and dissimulation. For decades, history has presented us with one example after the next of these fraudulent interventions, aiming to correct its course. Yet, throughout the twentieth century and still today, artists have turned to this fundamentally negative action, transforming it into a practice that opens new avenues for exploration. By erasing, working backwards, they have enriched artistic creation. From Robert Rauschenberg’s historic 1953 gesture of erasing a drawing by Willem de Kooning to exemplary works by Marcel Broodthaers, Claudio Parmiggiani, Roman Opalka, and Gerhard Richter, along with more recent examples by Hiroshi Sugimoto, Ann Hamilton, Jochen Gerz, Félix González-Torres, and artists of the current generation, such as Zhang Huan or Estafanía Penafiel Loaíza: Fréchuret examines all these examples and more, leading us to reconsider this paradoxical gesture and to understand it henceforth as a veritable artistic practice.

Maurice Fréchuret, Effacer. Paradoxe d’un geste artistique, Dijon, Les Presses du Réel, Collection « Dedalus », 2016.

“These four lines, which have become gradually illegible beneath the rain and the dust, and which are, to-day, probably effaced […]”
Victor Hugo, Les Misérables

The author

Maurice Fréchuret began his career at the Saint-Etienne Museum of Modern Art, France, where he was a curator from 1986 to 1993; he then occupied the same role at the Picasso Museum in Antibes from 1993 to 2001. He was the director of the CAPC Museum of Contemporary Art in Bordeaux from 2001 to 2006, when he was appointed director of national museums of twentieth-century art for the Alpes-Maritimes region, a role he occupied until 2014. Alongside his work as a curator and professor, he is the author of numerous essays on art.

Jury

For the 2016 edition, the jury was composed of:

Jean-Jacques Aillagon
Former Minister of Culture

Luca Massimo Barbero
Art historian, director of the Fondazione Giorgio Cini’s Institute of Art History, curator for the Peggy Guggenheim Collection

Laurence Bertrand Dorléac
Art historian, publisher, university lecturer, director of the Laboratoire Arts et société de Sciences-Po (Arts and Society Laboratory of Political Science)

Jean-Marie Borzeix
Journalist, former director of France Culture

Brigitte Leal
Deputy Director of the National Museum of Modern Art – Centre Pompidou

Laurent Le Bon
President of the National Picasso Museum in Paris

Alain Minc
President of AM Conseil, essayist

Markus Müller
Academic, Director of the Picasso Museum in Münster

Alfred Pacquement
Former Director of the National Museum of Modern Art – Centre Pompidou

Marie-Karine Schaub
Historian and academic (University Paris-Est Créteil-Val de Marne)

Maurice Fréchuret

Effacer

Le jury a été sensible à l’originalité de la démarche qui propose une nouvelle lecture de la notion de « l’effacement » appréhendé comme geste artistique. Ce prix distingue aussi Maurice Fréchuret pour l’ensemble de sa carrière d’historien d’art, de conservateur et de directeur de musées, et salue le travail d’une maison d’édition française et indépendante, fondée en 1992 par Xavier Douroux et Franck Gautherot.

Incipit — Effacer, dans le domaine artistique, est synonyme de correction ou de modification. Appelée communément « repentir », cette intervention exprime la maladresse voire la faute et qualifie l’oeuvre dans ce qu’elle a de faible et d’inadéquate. Dans le domaine de la politique ou de la publicité marchande, la pratique de l’effacement est indéniablement liée au mensonge et à la dissimulation. L’histoire, depuis des décennies, a présenté maints exemples de ces frauduleuses interventions qui ont pour but de corriger son cours. Transformer cette action, si fondamentalement négative, en une pratique susceptible de déboucher sur des ouvertures nouvelles, voilà ce à quoi, au cours du XXe siècle et aujourd’hui encore, les artistes ont abouti. En pratiquant l’effacement, c’est-à-dire en travaillant à rebours, ils ont su enrichir exemplairement la création artistique. Le geste historique de Robert Rauschenberg effaçant, en 1953, un dessin de Willem De Kooning, les propositions exemplaires de Marcel Broodthaers, Claudio Parmiggiani, Roman Opalka, Gerhard Richter croisent celles, plus récentes, d’Hiroshi Sugimoto, d’Ann Hamilton, de Jochen Gerz, de Félix González-Torres mais aussi celles des artistes de la génération actuelle comme Zhang Huan ou Estefanía Peñafiel Loaiza… Autant d’exemples qui invitent à reconsidérer ce geste paradoxal et à l’appréhender dorénavant comme une pratique véritablement artistique.

Maurice Fréchuret, Effacer. Paradoxe d'un geste artistique, Dijon, Les Presses du Réel, Collection « Dedalus », 2016.

« …ces quatre vers qui sont devenus peu à peu illisibles sous la pluie et la poussière, et qui probablement sont aujourd’hui effacés… » Victor Hugo, Les Misérables

L’auteur

Maurice Fréchuret a été conservateur au musée d’Art moderne de Saint-Etienne de 1986 à 1993, puis au musée Picasso d’Antibes de 1993 à 2001 et directeur du CAPC musée d’art contemporain de Bordeaux de 2001 à 2006. Il est nommé conservateur des musées nationaux du XXe siècle des Alpes-Maritimes (2006-2014). Parallèlement à son travail de conservateur, de commissaire d’expositions et d’enseignant, il a publié de nombreux essais sur l’art.

Le jury

Le jury de l’édition 2016 du Prix Pierre Daix était composé de :

Jean-Jacques Aillagon Ancien ministre de la Culture

Luca Massimo Barbero Historien d’art, directeur de l’Institut d’histoire de l’art de la Fondazione Giorgio Cini à Venise, commissaire associé à la Peggy Guggenheim Collection

Laurence Bertrand Dorléac Historienne d’art, éditrice, universitaire, directrice du Laboratoire Arts et Sociétés à Sciences-Po

Jean-Marie Borzeix Journaliste, ancien directeur de France Culture

Brigitte Leal Directrice adjointe du Musée national d’art moderne – Centre Pompidou

Laurent Le Bon Président du Musée national Picasso-Paris

Alain Minc Président de AM conseil, essayiste Markus Müller Universitaire, directeur du Musée Picasso de Münster

Alfred Pacquement Ancien directeur du Musée national d’art moderne – Centre Pompidou

Marie-Karine Schaub Historienne et universitaire (Université Paris-Est Créteil-Val de Marne)