LES JOURNÉES DU PATRIMOINE À LAENNEC Exposition « Paysages » de la Collection Pinault

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LES JOURNÉES DU PATRIMOINE À LAENNEC

Paul Rebeyrolle, Végas del condado [Paysage espagnol], 1978. Peinture sur toile 455 × 515 cm. Pinault Collection. © Paul Rebeyrolle / ADAGP, Paris 2021. Courtesy Kering et Pinault Collection.

Les 18 et 19 septembre prochains, Kering participe à la 38e édition des Journées européennes du patrimoine en ouvrant les portes de son siège situé au 40 rue de Sèvres à Paris. Comme chaque année depuis 2016, la Collection Pinault s’associe à cet événement et présente une une exposition de cinq peintures monumentales de la Collection Pinault, dans la chapelle de l’ancien hôpital Laennec. Le programme de Kering pour les Journées européennes du Patrimoine inclura également une exposition exceptionnelle de la Maison Balenciaga.


Intitulée « Paysages », cet accrochage inédit fait dialoguer une œuvre de très grand format de Paul Rebeyrolle, installée de manière pérenne dans le chœur de la chapelle depuis 2020, avec deux toiles d’Hélène Delprat et deux tableaux de Wang Yancheng.


Par-delà les générations, les origines et les inspirations des trois artistes, ces peintures-manifestes de paysages, en format panoramique, font émerger et défiler avec puissance des mondes oniriques et lyriques, une myriade de signes offerts à l’imaginaire et aux regards des visiteurs.


Réalisée en 1977, la série « Paysages » de Paul Rebeyrolle reflète sa passion pour la nature, à l’instar de celle de Gustave Courbet, peintre qu’il admirait entre tous. Son œuvre, matiériste, puissante et généreuse, est un appel à la liberté, le manifeste d’une révolte contre les injustices, l’oppression, l’aliénation de l’homme, mais aussi une ode à la beauté d’une nature indomptable, totalement libre, comme en témoigne le magistral Végas del condado [Paysage espagnol], 1978, exposé dans le cœur de la chapelle.


De part et d’autre, dans la nef, les deux immenses peintures d’Hélène Delprat dévoilent toute la richesse de ses influences cinématographiques, littéraires, philosophiques picturales et musicales, des rapprochements fulgurants rappelant la pratique d’Aby Warburg qui la fascine. Des fleurs magiques, des champignons animés (avec des yeux et des bouches), des algues, des insectes, des silhouettes humaines ou mythologiques, des têtes difformes, des voies lactées explosives… nous invitent à une exploration hallucinogène de paysages fantastiques.

Dans le transept, les deux toiles monumentales de Wang Yancheng, comme en dialogue avec le cosmos, donnent à voir collisions entre agrégats et mouvements, pigments et lumière, fluidité et densité. En alchimiste des couleurs, Wang Yancheng peint un panorama intérieur plus qu’un paysage.

 

Hélène Delprat
Hélène Delprat est née en 1957 à Amiens. Après son diplôme des Beaux-Arts de Paris, elle demeure deux années en résidence à l’Académie de France à Rome – Villa Médicis où elle présente, anonymement, sa première exposition. En 1995, Hélène Delprat décide de se retirer du monde de l’art « pour retrouver le goût de l’inconnu et de la recherche », pour se consacrer à l’écriture, à la réalisation de vidéos, de décors de théâtre, développant un univers visuel fantastique et déroutant. Avec ses peintures où défilent des créatures magiques proches de la métamorphose, l’œuvre d’Hélène Delprat oscille entre la vie et le théâtre dans une sorte d’illusion comique. La mise en scène est au cœur de son travail qui questionne tant l’identité, les secrets d’une chambre à soi, que le processus créatif et le statut de l’artiste. Curatrice et scénographe, Hélène Delprat fait de la mise en scène le cœur de son travail. Elle nourrit son œuvre de références au cinéma, à la littérature, à l’histoire de l’art et à la culture populaire. Son travail a été présenté par la Collection Pinault pour la première fois lors de l’exposition « Untitled, 2020 » à la Punta della Dogana, à Venise.

Paul Rebeyrolle
Paul Rebeyrolle est né en 1926 à Eymoutiers, dans le Limousin où il a grandi et qui a nourri sa passion pour la nature et sa liberté. En octobre 1944, à 18 ans, il monte à Paris par le premier train de la Libération et vit la frénésie artistique parisienne d’après-guerre. Au Louvre, Rebeyrolle s’imprègne de l’art des grands maîtres tandis que, dans les galeries, il se familiarise avec celui de ses contemporains. Il est acteur engagé du Manifeste de l’homme témoin qui, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, en pleine domination de la scène artistique par les courants de l’Abstraction, prône un retour à la réalité. Il délaisse Paris et Montrouge, quelques années plus tard, en 1963, pour s’installer, vivre et travailler dans un moulin de l’Aube, avec sa compagne, Papou. Sensibilisé à l’importance de Paul Rebeyrolle par son ami Pierre Daix, François Pinault est devenu, de façon précoce, l’un des collectionneurs de référence de cet artiste dont il acquiert une première oeuvre en 1988. Entre cette date et 2003, date de la dernière acquisition, ce sont quatorze œuvres de Paul Rebeyrolle qui rejoignent la Collection Pinault.

Wang Yancheng
Né en 1960 dans la province du Guangdong en Chine, Wang Yancheng arrive à Paris en 1989 pour approfondir sa connaissance de la peinture occidentale. Durant sa formation de peintre, à l’Académie des Beaux-Arts de Shandong, il apprend, entre autres, la technique de la peinture à l’huile qui le libère des codifications de la peinture traditionnelle chinoise. C’est ainsi qu’il est devenu un peintre de l’abstrait, mêlant savamment deux cultures, l’orient et l’occident. Wang Yancheng est aujourd’hui l’un des représentants franco-chinois de l’abstraction lyrique, considéré comme le successeur de Zao Wou Ki et Chu Teh Chun, liant gestes et héritages de la calligraphie asiatique, aux matériaux et à la liberté d’expression propre à l’Occident, en l’occurrence l’abstraction.