Prix Pierre Daix 2021

Viatte

Prix Pierre Daix 2021

Le Prix Pierre Daix a été remis à Germain Viatte lundi 29 novembre 2021 à la Bourse de Commerce par François Pinault.

Pinault Collection annonce que le prix Pierre Daix a été attribué pour l’édition 2021, à L’envers de la médaille de Germain Viatte paru aux éditions de L’Atelier Contemporain. Le prix Pierre Daix a été créé par François Pinault en 2015, en hommage à la mémoire de son ami l’écrivain et historien de l’art, Pierre Daix, décédé en 2014. Chaque année depuis lors, ce prix, doté de dix mille euros, distingue un ouvrage consacré à l’histoire de l’art moderne et contemporain. Le prix de l’édition 2021 célèbre la qualité d’un témoignage courageux et sans concession sur un aspect méconnu ou masqué de la vie culturelle contemporaine. Cet ouvrage est le fruit d’un travail documentaire considérable conduit par un remarquable connaisseur de l’art moderne.

Germain Viatte 

Né en 1939 à Québec, Germain Viatte est conservateur général honoraire du patrimoine. Après avoir travaillé à l’inspection des musées de province, il a parti-cipé, à partir de 1966, à la création du Centre national d’art contemporain puis à celle  du Centre Pompidou où il sera, 1975 à 1985, directeur du service des collections du musée national d’art moderne au Centre Pompidou. Il sera ensuite directeur des musées de la Ville de Marseille (1985-1989), chef de l’inspection générale des musées classés et contrôlés (1989-1991), directeur du Musée national d’art moderne et du Centre de création industrielle au Centre Pompidou (1991-1997). Après avoir participé à la mission de préfiguration, il est, de 1999 à 2005, directeur du projet muséologique du musée du quai Branly, et parallèlement, de 2000 à 2003, directeur du Musée des arts d’Afrique et d’Océanie.

 

L’envers de la médaille

Mondrian et Dubuffet, hommes et œuvres, n’offrent à première vue aucune espèce de ressemblance. Toutefois, la temporalité propre à l’affirmation de leur personnalité artistique, et surtout le rapport de l’opinion et des institutions à leur travail, présentent des analogies instructives. « Tous deux, relève Germain Viatte, eurent à affronter un aveuglement insistant de l’opinion, même spécialisée et, pour Dubuffet, une adversité consentie, qui ne s’apaisa qu’au début des années 1970, lui faisant même craindre de perdre sa position d’“ennemi public”…? ». 

Appuyé sur un travail documentaire considérable qui accorde la plus grande place au point de vue d’acteurs de l’histoire – artistes, écrivains, marchands, complices, amateurs et représentants des musées –, L’envers de la médaille, comme le suggère son titre, dépeint la face moins reluisante de deux éclatantes réussites artistiques : deux itinéraires marqués par un isolement tantôt subi, tantôt choisi, et jalonnés, ou couronnés, par des acquisitions publiques plus ou moins heureuses. À cet égard, le récit des pieds-de-nez de Dubuffet aux institutions officielles de la culture (don de plus de 150 de ses œuvres au Musée – privé – des Arts Décoratifs, installation de la Collection de l’Art Brut à Lausanne), ou celui de l’« Affaire Mondrian » (un projet d’achat de faux par le tout jeune Centre Pompidou en 1978) ne constituent que les épisodes les plus sensationnels de la reconstitution menée par Germain Viatte, témoin de premier plan. Germain Viatte écrit : « Ces deux textes sont longtemps restés dans mes tiroirs, bloqués par une sorte d’embarras devant les contradictions qu’ils peuvent révéler dans l’exercice délicat des musées en un temps supposé glorieux, celui des années 1960-1970, qui vit l’érection au cœur de Paris d’un objet architectural et urbain véritablement extraordinaire, le Centre Georges Pompidou. » En pérennisant la mémoire de ces itinéraires d’artistes, il fournit, de fait, d’importants éléments de réflexion sur les politiques muséales, à l’heure même où le Centre Pompidou « va devoir affronter de nouvelles conditions de rayonnement ainsi qu’une rénovation architecturale majeure. »

Cet ouvrage a été publié avec le concours de la commission « Arts » du Centre national du livre.

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Le jury

Jean-Jacques Aillagon, président

Ancien ministre 

Conseiller spécial de François Pinault

 

Laurence Bertrand Dorléac

Historienne d’art, éditrice, universitaire

Directrice du Laboratoire Arts et société, Sciences Po

 

Martin Bethenod

Ancien directeur général délégué de la Bourse de Commerce — Pinault Collection

 

Jean-Marie Borzeix

Ancien directeur de France Culture

 

Jean de Loisy

Directeur de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris

 

Emmanuel Guigon

Directeur du Musée Picasso de Barcelone

 

Brigitte Leal

Directrice adjointe du Musée national d’art moderne

 

Laurent Le Bon

Président du Centre Pompidou

 

Alain Minc

Président d’AM Conseil, essayiste

 

Alfred Pacquement

Ancien directeur du Musée national d’art moderne

 

Marie-Karine Schaub

Historienne et universitaire (université Paris-Est Créteil-Val de Marne)

 

Les ouvrages en compétition

Le jury s’est réuni, le 1er juillet dernier, pour présélectionner six ouvrages :

Un étranger nommé Picasso

Annie Cohen-Solal 

Fayard, avril 2021

 

Le Miroir magique 

Jean Frémon 

P.O.L, novembre 2020

 

Hollywood Arensberg. Avant-garde collecting in midcentury L.A 

Ellen Hoobler, Mark Nelson, William H. Sherman

Getty Publications, octobre 2020

 

Hypnose. Art et hypnotisme de Messmer à nos jours

Pascal Rousseau 

Beaux-Arts de Paris éditions en coédition avec le Musée d’Arts de Nantes, novembre 2020

 

L’envers de la médaille

Germain Viatte 

L’Atelier contemporain, juin 2021

 

Marius de Zayas. Quand, comment et pourquoi l’art moderne est allé de Paris à New York

Rodrigo de Zayas 

Atelier Baie éditeur, mars 2021