Pinault Collection fait sa Nuit blanche à Saint-Eustache

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Pinault Collection fait sa Nuit blanche à Saint-Eustache

 

Du 2 au 18 juin 2023
Nuit Blanche – Samedi 3 juin
Ouverture exceptionnelle de l’église jusqu’à 1 h du matin

À l’occasion de la Nuit Blanche 2023, et à l’invitation du Père Yves Trocheris, Curé de la paroisse, la Collection Pinault présente une œuvre de Lucas Arruda, intitulée Neutral Corner (2018), dans la Chapelle Sainte-Madeleine de l’église Saint-Eustache. 
Cette œuvre sera partagée avec les fidèles et les visiteurs de l’église pendant trois semaines, du 2 au 18 juin 2023. Il s’agit de l’unique vidéo de l’artiste brésilien, dont les peintures sont présentées dans l’exposition « Avant l’orage » à la Bourse de Commerce. Elle a été achevée au cours du séjour de Lucas Arruda à la résidence d’artistes Pinault Collection de Lens. La Collection Pinault la présente au public français pour la première fois.

Puissante et obsédante, tragique, elle recompose les images en noir et blanc d’un combat de championnat de boxe, poids moyen, le 24 mars 1962, au Madison Square Garden. Ce match opposait deux illustres boxeurs, l’Américain Emile Griffith au Cubain Benny « Kid » Paret qui, au cours du combat, tomba, foudroyé par son adversaire. Roué de coups dans les cordes du ring et entré dans un coma dont il ne sortira plus, Paret décèdera dix jours plus tard à l’hôpital. Après ce décès médiatisé, les règles des combats de boxe seront modifiées.

Lucas Arruda prend pour matière l’enregistrement filmique d’époque du combat, mais en remonte les images, en brouillant l’ordre des séquences, en procédant à des cadrages ou des coupes. Il offre ainsi un tout autre déroulement des événements. Certaines scènes manquent, comme celle où l’on voit Paret tomber sous les coups, d’autres actions sont ralenties… 

La vidéo commence en silence : l’arbitre, les boxeurs et leur « staff » respectif, debout sur le ring, regardant dans même direction. Ils écoutent probablement l’hymne national. Puis, le corps des boxeurs commence à rebondir de haut en bas de l’image. Une musique aux tons funèbres, Strokur (2014), de la violoncelliste islandaise Hildur Guðnadóttir, se fait entendre.  

Certains plans plus abstraits et graphiques — ceux des cordes tendues au bord du ring, vibrantes de l’impact des corps — rappellent les horizons qui peuplent, de façon répétée, les tableaux de Lucas Arruda, comme des seuils. C’est accroché à ces mêmes cordes, les bras en croix, que Paret franchira le dernier, un passage de la vie au trépas. L’image se fixe ensuite sur les visages et les parties supérieures du corps des boxeurs. La voix du violoncelle se fait pressante, annonçant la tragédie à venir. Le regardeur n’assiste pas à la volée d’uppercuts tueurs. L’artiste concentre nos regards sur la chute du vaincu, celle que le présentateur commente comme un « épuisement pur et simple ». Le montage répète cet affaissement à plusieurs reprises, pour se fixer sur les mains et les bras qui cherchent à détacher le corps de Paret des cordes et à l’allonger sur le sol du ring.

Une scène puisant très formellement dans les représentations de la Déposition (la descente du corps du Christ) de la grande peinture.
 

Informations pratiques

Lucas Arruda, Neutral Corner, 2018
Chapelle Sainte-Madeleine, église Saint-Eustache
2, impasse Saint-Eustache - 75001 Paris

st eustache logo


 

Arruda

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